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Texte philosophique – M. Onfray

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« Désormais, on pulvérise les barrières qui séparent le règne végétal, l’animal et l’humain : on peut  prélever dans l’ADN (acide désoxyribonucléique, l’acide codage d’une cellule, dans laquelle se trouvent toutes les informations sur son identité) d’un ver luisant ce qui correspond à sa brillance, le fixer dans la cellule d’une plante qui devient soudain lumineuse et phosphorescente ; on sait également procéder aux manipulations pour fabriquer du sang avec des végétaux ; on produit aussi des plantes résistantes au gel en incorporant dans leur programme génétique, les données à l’aide desquelles les poissons des mers froides supportent le gel. Les spécialistes en plantes et ceux qui s’occupent des animaux travaillent sans filet éthique : pour l’instant, personne ne se plaint du mélange des genres végétal et animal.

En revanche, dès qu’on aborde le mélange de l’animal et de l’humain, les problèmes éthiques surgissent. Techniquement, on sait maintenant demander à une souris de développer un organe humain sur son corps, une oreille d’homme par exemple, on peut aussi fabriquer des porcs à la peau, au sang ou à certains organes d’une totale compatibilité avec l’homme parce que programmés avec de l’ADN humain.

Jusqu’où aller ? Pourquoi ne pas fabriquer un être associant le singe et l’homme ? Intelligent comme un humain, robuste comme un animal, que serait cet individu monstrueux ?  Un animal humain ou un humain animal ? Une bête à traiter comme telle ou un homme avec les obligations éthiques que cela suppose ? »

M. Onfray

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